• Pendant certaines périodes chiffrées, le loup ne peut commettre de méfaits. 

    En Berry, on croit que le loup est neuf jours badé (ouvert) et neuf jours fermé, ce qui signifie que pendant neuf jours il a la mâchoire libre et mange tout ce qu'il rencontre et que pendant les neuf jours suivants, il ne peut desserrer les dents et se trouve condamné à un long jeûne. Dans quelques villages de cette région, les bergères affirment que "le loup est à craindre que dans les dix-huit jours durant lesquels il se nourrit de chair et de sang, "trois mois sur l'herbe et trois mois sur le vent". La durée de ces périodes se base sur le chiffre 3 qui régit le calendaire lunaire. De plus, le loup ne voit pas lorsqu'il y a clair de lune et le brouillard devient favorable à ses déprédations.

    Parfois, le chiffre 7, symbolique, apparaît comme repère : "si le jour de la Saint-Georges, le loup parvient à saisir un mouton, il en prendra un pendant quatorze jours de suite, sans qu'on puisse l'en empêcher. Dans ce cas, il ne mange pas la chair, il ne fait que boire le sang".

    TETE LOUP


    votre commentaire
  • Selon les provinces, les ruraux affublent le loup de vocables différents. En Basse-Bretagne, on le nomme "Guïllaouïc ar bleiz", "Yann" en pays de Tréguier, dans le Forez "Gabriel" ou "Pied déchaussé" en Provence. Parfois, on parle "du grand chien courant" ou "de la vilaine bête".

    Dans la plupart des contrées, on évoque tout simplement le loup ou "le leu" et on emploie volontiers le singulier pour désigner l'ensemble de l'espèce.

    En employant un surnom, on empêche l'animal malfaisant de surgir et de faire du mal. En certains pays, prononcer son nom provoque des méfaits. Les pêcheurs des pays celtiques croient que pour porter malheur, il suffit de prononcer le nom de certains animaux pour empêcher le poisson de mordre. Vers Audierne, le loup est si redouté que les vieux marins levaient l'ancre dès que ce mot avait été dit et revenaient sur terre ; aujourd'hui, le patron prend dans le bateau le premier poisson qui se trouve sous sa main et le jette à l'eau pour conjurer la mauvaise chance, en disant : "Tiens, Ki-coat" ("chien des bois = loup), voilà ta part !".

    D'après un récit du Morbihan, Dieu voyant que les bergers ne gardaient plus leurs moutons et laissaient les animaux manger le blé, frappa du pied sur une motte de terre et en fit sortir le loup. 

    A l'origine des légendes sur le loup, ce dernier aurait eu une très grande queue. Les pâtres l'enroulaient autour d'un arbre qui l'empêchait de ravir les moutons. Le loup s'en plaignit à Dieu qui ramena la queue à une longueur convenable. 

    Dans les campagnes morbihiannaises, les paysans racontent qu'il a les reins brisés depuis que la Vierge l'a frappé de sa quenouille pour lui éviter d'être malfaisant ; en Auvergne, il ne peut retourner la tête, ni plier sa colonne vertébrale pour regarder derrière lui. Beaucoup de régions livrent ainsi une explication légendaire à telle ou telle caractéristique ou prétendue anomalie physique du loup.

    Un certain nombre de préjugés circulent aussi sur le loup. On affirme en pays normand et lorrain, dans les Hautes-Alpes ou la Drôme, qu'en mettant bas, la louve donne aussi le jour à un chiot. Le jour de la Saint-Jean, quand la nichée a grandi, elle la conduit au bord d'un ruisseau. Là, elle reconnaît le petit chien à sa manière de boire, puisque le chien lape et le loup boit. Alros, elle dévore sur-le-champ le fruit "dégénéré de ses entrailles".

    Si en Limousin le loup lâche prise quand il se trouve sur le chemin de la messe, en pays rennais sa gueule brille dans l'obscurité. S'il court la gueule ouverte, c'est qu'il doit faire de trop grands efforts en s'aidant de ses pieds pour la rouvrir lorsqu'elle est fermée...

    LOUP BIS


    1 commentaire
  • Une très vieille tradition remontant à l'antiquité, voulait que toute fillette se promenant seule dans les bois et rencontrant d'aventure la méchante bête risquait bien d'autres choses que celle d'être avalée toute crue. En effet, si elle croisait le regard du loup, la pauvre devenait muette instantanément.

    Sauf, car heureusement il y avait une exception, si elle récitait bravement, les yeux dans les yeux avec la bête féroce, la "patenostre du loup". Celui-ci, vaincu, battait en retraite sans oser l'attaquer.

    Extrait de cette prière :

    "Pater Noster...

    Meschant Loup venu d'enfer,

    Envoyé de Lucifer,

    Crains de périr par le fer !

    Loup malin,

    Ne m'atteins,

    Et passe ton chemin...

    Amen.

    Pater Noster

    Masle beste ravissante,

    Par ce Pater je t'enchante

    Et de Dieu la gloire chante.

    Loup malin,

    Ne m'atteins,

    Et passe ton chemin...

    Amen"

    ecb13532


    4 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique